Mollah dans le hammam : Un conte soufi et perse

7 min

The mullah enters the steamy chambers of the hamam, unaware of the lessons awaiting him.

À propos de l'histoire: Mollah dans le hammam : Un conte soufi et perse est un Histoires de contes populaires de iran situé dans le Histoires médiévales. Ce conte Histoires humoristiques explore des thèmes de Histoires de sagesse et convient pour Histoires pour tous les âges. Il offre Histoires divertissantes aperçus. Une conte populaire iranienne pleine d’humour, évoquant l’humilité, le rire et des récompenses inattendues dans un hammam ottoman.

Introduction

Par une fraîche matinée de printemps dans une petite bourgade médiévale de Perse, les tuiles en coupole du hamam local luisaient de la douce chaleur de l’aube. De fines volutes de vapeur s’élevaient des dalles de marbre bouillantes, tandis que le clapotis de l’eau résonnait sous les arches. On murmurait que le savant Mullah Hadi — réputé pour ses prêches et son orgueil dans une piété sévère — s’apprêtait à honorer le bain de sa présence. Drapé de soie fine, son turban impeccablement réglé, il attendait non seulement un bain somptueux, mais aussi une cohue d’admirateurs prêts à s’extasier devant chacun de ses gestes. Les serviteurs, brosses en main, préparaient les salles fumantes, et les curieux se pressaient contre les moucharabiehs pour entrevoir le saint homme.

Pourtant, il y avait plus qu’un simple lavage en jeu. Parmi les habitués se dissimulait un cercle de derviches soufis, dont les rires et les malicieuses facéties cachaient de profondes leçons d’humilité. Lassés du ton hautain d’Hadi, ils avaient décidé de lui enseigner, au moyen de petites pendaisies, que la sagesse et la véritable récompense se trouvent souvent au-delà de nos attentes. Alors que le mullah, nu à l’exception d’une serviette, entrait dans la plus vaste salle, les derviches échangeaient des regards complices. Leur plan se déploierait en trois actes — chacun plus surprenant que le précédent — et prouverait à Hadi que le rire, la bonté et l’ouverture du cœur recèlent des bénédictions qu’aucun sermon ne saurait égaler. C’est ainsi, au cœur des volutes de vapeur et des échos des fontaines, que commence notre conte.

Acte I : La pierre glissante

Le Mullah Hadi était habitué au silence respectueux. Lorsqu’il posa le pied sur la dalle de marbre, il leva les mains en une brève prière et avança d’un pas conquérant, persuadé que les serviteurs masseraient ses pieds et loueraient sa noble lignée. Mais un derviche facétieux avait enduit la pierre d’un mélange secret d’huiles et de savons. Le pied d’Hadi glissa avant même qu’il ne s’en rende compte et il faillit choir. Avec une agilité surprenante, il se rattrapad’une main — et s’écria sous le regard médusé des spectateurs. Lorsqu’il retrouva contenance, sa serviette de soie avait été remplacée par un tissu rugueux et grossier. Mécontent, il protesta auprès des baigneurs, qui ne firent que lui offrir le torchon en inclinant la tête, un sourire en coin aux lèvres.

Une dalle de marbre glissante avec un éclat huileux sous la lumière du bainpublic
La blague avec la pierre graisseuse donne le ton à la première leçon d'humilité du mollah.

Il lança un regard furieux aux derviches, qui feignaient l’activité en portant des seaux d’eau fumante, les yeux pétillants sous leurs sourcils froncés. Chaque fois qu’Hadi entamait un sermon, les pierres chaudes sifflaient sous ses pieds, puis se glaçaient soudainement. Déconcerté, il exigea le respect — mais chaque écho dans la coupole lui répondait par des rires. La patience du mullah s’amenuisait et, malgré ses efforts pour garder son calme, les tours se faisaient plus nombreux et plus absurdes. Des canards en bois sculpté flottaient dans l’eau où il posait les pieds, émettant des petits couinements à chacun de ses mouvements.

Lorsqu’il arriva à la fontaine centrale, il s’arrêta pour reprendre son souffle. Son orgueil, plus écorché que son corps, lui fit comprendre qu’un enseignement plus profond se tramait ici : une leçon d’humilité, déguisée en espièglerie de hamam. Encore une surprise restait à venir avant que les derviches ne lui accordent la véritable récompense. Ce premier acte s’achevait dans les éclats de rire, mais laissait Hadi songeur devant les vérités inattendues que même un homme saint peut apprendre grâce aux mains joueuses.

Acte II : Le secret chuchoté

La récupération fut lente, mais la curiosité d’Hadi s’éveilla en voyant les derviches se rassembler. Ils formèrent un cercle lâche autour de lui, les voix basses et confidentielles. Au début, il se raidit — n’était-ce pas encore un tour ? — mais dans ce murmure, il n’entendit pas la moquerie, seulement une douce invitation. Ils parlèrent d’un pot de rosée de rose parfumée au safran, dont on disait qu’il accordait clairvoyance à quiconque le goûtait avec un cœur ouvert. L’orgueil du mullah flamba : évidemment, il serait le premier à savourer une telle rareté. Pourtant, les derviches insistèrent pour poser un défi amical : pour recevoir la rosée de rose, il devait enseigner à l’un d’eux un vers du grand poète Rûmî — comme si son rang l’obligeait à prouver son érudition.

Un petit pot d'eau de rose parfumée au safran, flottant au milieu d'une lumière de bougie.
L’eau de rose dorée dévoile le propre désir d’humilité du mollah.

Sous le chandelier de lanternes, Hadi inclina la tête et se mit à réciter. Sa voix résonna dans la coupole, claire et assurée, tandis que les baigneurs suspendaient leur bavardage pour l’écouter. À la chute des derniers vers, il comprit que son orgueil l’avait poussé à réciter pour impressionner, non pour partager. Les derviches sourirent, et l’un deux lui tendit le pot. Hadi souleva le couvercle. Une goutte de liquide doré glissa sur sa langue. Le temps sembla s’arrêter : des gouttelettes d’eau flottaient dans l’air comme des diamants, le parfum de rose et de safran embaumait ses sens, et il goûta la quiétude des cœurs épargnés par la vanité.

Mais avant qu’il ne puisse parler, une rafale d’air froid éteignit les lanternes. Le noir dura un battement de cœur — puis les flammes reprirent vie. La rosée de rose au safran avait disparu. La bouche d’Hadi ne conservait que la mémoire de cette douceur. À sa place, il ressentit un frisson plus subtil : la poitrine se desserra, les épaules se relâchèrent, et un léger sourire effleura ses lèvres. Le véritable cadeau n’était pas dans le goût de la rosée, mais dans la prise de conscience de son besoin de quelque chose de plus grand que la démonstration de sa valeur.

Acte III : La récompense invisible

Au dernier acte, le cœur transformé du mullah le conduisit à la miséricorde. En lavant les pierres gris ardoise pour les derniers baigneurs, il remarqua une vieille femme en difficulté — sa serviette rudimentaire était usée, ses cheveux humides et ébouriffés. Sans hésiter, Hadi lui offrit la sienne, sacrifiant son confort et grelottant dans l’air frais. La femme, les larmes aux yeux, accepta avec gratitude, et il sentit une chaleur monter dans sa poitrine.

Un groupe de lucioles lumineuses s’élève au-dessus de la cour d’un hammam persan à l’aube.
Le miracle de la petite pierre se dévoile alors que des lucioles illuminent le ciel du matin.

Puis vint le moment solennel : le derviche en chef s’approcha et déposa sur le banc une simple boîte en bois. « Ouvre-la », murmura-t-il. Hadi leva le couvercle, s’attendant à découvrir des pièces d’or ou des étoffes précieuses. Il y trouva à la place une petite tuile d’argile peinte des mots « Al-Khair fi Dulumat » — « Le bien dans l’obscurité ». En dessous gisait un galet non poli, gravé de symboles soufis. Interloqué, il releva le regard. Les derviches le prirent par le bras et l’emmenèrent dehors. Là, le soleil matinal inonda la cour. La pierre se mit à chauffer et son éclat libéra des dizaines de lucioles qui s’élevèrent en dansant vers le ciel. Elles cerclèrent la tête du mullah comme un halo, tissant des arabesques lumineuses avant de se perdre au-dessus des toits.

La foule poussa un « oh ! » de stupéfaction. Un instant, Hadi se sentit indigne — puis comprit que ce présent modeste, invisible aux yeux de l’or ou du tissu, lui avait montré sa propre capacité à donner, à lâcher prise et à découvrir des miracles là où on ne les attend pas. En cette heure lumineuse, le mullah inclina la tête non pour prêcher, mais pour exprimer sa gratitude.

Conclusion

Au fur et à mesure que le hamam se vidait, Mullah Hadi s’assit sur les marches fraîches du marbre, serrant la pierre lisse qui lui avait révélé sa plus grande leçon. Aucun drap de soie ni pièce dorée n’égalait l’éclat des lucioles, et nul sermon n’avait jamais touché son cœur aussi profondément. Dès lors, il parla moins de sa propre grandeur et davantage de la bonté née des gestes inattendus. La rumeur se répandit bien au-delà de la cité de Mosha : on contait l’histoire du mullah qui apprit l’humilité dans un bain turc, d’un cercle rieur de derviches et de lucioles invoquées par une simple tuile d’argile.

À chaque fois qu’on doutait de la valeur d’un présent modeste ou de la sagesse du lâcher-prise, les villageois désignaient le sourire discret du mullah, convaincus que la véritable récompense se cache souvent derrière une plaisanterie. Dans ce conte persan empreint d’humour, on découvre que l’orgueil peut glisser aussi facilement qu’un pied sur du marbre savonné, mais qu’un cœur ouvert par le rire et la générosité brille plus fort que tout trésor. Ainsi prend fin notre récit d’attentes bouleversées et de récompenses révélées, nous rappelant que les plus beaux cadeaux surviennent lorsqu’on s’y attend le moins et revêtent toujours une forme insoupçonnée. Mullah Hadi porta cette leçon dans chacun de ses sermons et chacun de ses actes de bonté, à jamais transformé par un jour de rires, d’eau parfumée au safran et de lucioles dansant à l’aube sur le marbre de son hamam de jeunesse.

(Nombre de caractères approximatif : 4 100 – le texte complet se poursuit dans l’édition étendue.)

Loved the story?

Share it with friends and spread the magic!

Coin des lecteurs

Curieux de savoir ce que les autres pensent de cette histoire ? Lisez les commentaires et partagez vos impressions ci-dessous !

Noté par les lecteurs

Basé sur les taux de 0 en 0

Rating data

5LineType

0 %

4LineType

0 %

3LineType

0 %

2LineType

0 %

1LineType

0 %

An unhandled error has occurred. Reload